Ohh les amis, je viens de retrouver un texte que j'ai écrit en 2014.

Le contexte : Je viens de tomber éperdument amoureuse de Philippe, mon compagnon actuel. Je vis une passion amoureuse qui me dépasse et qui ranime une quantité de blessures enfouies.

La richesse d'une relation ne réside t-elle pas dans ce qu'elle nous révèle à nous-même ?

"Pourquoi lui ?

Pourquoi je l’aime ?

Pourquoi je souffre de cet Amour ?

On m’avait dit que l’amour n’était que bonheur.

Moi depuis que je l’aime, que je l’ai dans la peau, je souffre comme une dingue.

Je ressens une envie de le rendre heureux, de lui apporter du bonheur. Je ressens un sentiment de dévouement intense et profond. Une envie de lui redonner vie. Un besoin de l’accueillir en moi pour qu’il se souvienne du goût de la joie et de la plénitude.

Le voir heureux me comble !

Et moi dans tout ça ? Où est mon bonheur ? Pourquoi est ce que je me désintéresse autant de mon bonheur ? C’est comme si mon équilibre ne reposait que sur la vitalité de cette nouvelle relation.

Il est à la foi le poison et l’antidote. La vie et la mort….

Il est si différent de moi. Il ne croit pas, ou du moins il a oublié le sensible et la douceur.

Son rythme d'évolution est tellement plus lent que le mien ! Je passe mon temps à l’attendre. Parfois j'ai même l'impression de parler à un sourd muet.

Il représente l’homme blessé, l’homme abandonné. Parfois, je pourrais presque pleurer à sa place, tellement il me parait vide d'essence. Il s’est rigidifié dans des obligations de vie, enfermant son âme derrière les barreaux de ses yeux tristes.

Et moi, je suis amoureuse de ce désert. Que vais-je devenir ?

Il y a tellement de tristesse refoulée en lui. J’assiste à sa chute, et j’essaie qu’elle soit la moins douloureuse possible.

Mais souvent, il ne veut pas de mon aide. Bouger vers le bonheur lui fait tellement peur que rester dans le passé le rassure sans doute encore un peu.

Je m’investis corps et âme dans cette relation. Je pourrais presque parfois me perdre. Pourquoi tant de volonté à vouloir le sauver de son ignorance ? En a-t-il encore besoin pour se protéger de sa dure réalité ?

Cette relation me fait souffrir. Une blessure oubliée dans mon cœur s'est réouverte. Je vis une relation fusionnelle, j’en suis complètement consciente et je suis incapable de faire autrement. Je ne peux qu’accepter de vivre cette passion, la traverser comme une expérience de vie dans laquelle je vais grandir.

Ce matin, j’ai recueilli, entre mes mains de soignante, l’étincelle de vie qui brillait au fond de son vivant. Un peu comme avec le petit oiseau que j’ai sauvé hier après midi lorsqu’il s’est assommé contre la baie vitrée. Il est resté quelques temps sur le sol en état de choc. Alors je l’ai recueilli entre mes mains pour le réchauffer. Après quelques minutes, je l’ai déposé au soleil. Puis, il s’est envolé.

Une chose est sûre, une âme, c’est comme un petit oiseau. Lorsqu’elle a goûté à la liberté d’aimer, on ne peut plus la remettre en cage."

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